Le bad boy se réveille!
Je l'ai déjà écrit dans mes posts précédents. J'aimais jouer des personnages qui me donnaient l'illusion d'être vivant, d'exister. Un personnage qui me collerait bien à la peau comme de la paraffine. Ce personnage qui n'est pas le vrai moi mais qui me permettrait de cacher ma grande vulnérabilité.
Ce genre de personnage un brin marginal, le classique " bad boy " qui se fout de tout et qui assume.
Suite à ma séparation, j'adhère à ce que j'ai nommé: mon adolescence tardive . J'entrais dans l'ère du '' je m'en foutisme royalement '', la grande rébellion sociale était enclenchée. C'est assez fou que dans cette apparence bad boy, j'avais enfin l'impression de vivre à fond ma vie.
J'avais un besoin foldingue de mettre au défi cette société merdique, ma famille, mes amours futurs, mes peurs, mes résistances et l'autorité sous toutes ses formes.
J'en avais marre de cet enfant sage, timide qui obéissait aveuglément aux lois des hommes et d'un Dieu supposément bon. J'en avais marre de cette vie d'abstinence de l'être.
Voilà que je pose le pied sur l'accélérateur de ma vie pour une virée à cent mille à l'heure sans limite dans une autre dimension de cette vie.
Je me révolte, je laisse exploser toute la colère contenue dans ce " petit homme dans ma tête ". Drogue et alcool pour anesthésier ce mal-être. Une béquille sans doute pour calmer le désordre intérieur, un couvercle sur le chaudron pour empêcher un trop grand débordement de haine retenue.
On me dira plus tard en psy thérapie que ce bad boy avait le visage de ma dépression, un symptôme de mon échec de vivre le moi réel.
Je me rappelle les paroles d'un psy " construire son moi, c'est vouloir réaliser une œuvre d'art collective " . C'était une citation de l'auteur Albert Camus.
Cette citation m'avait enragé, la seule pensée qui m'était venue: est que mon bonheur qui me coûtait si cher soit ainsi ignoré de tous comme inspiration à la réalisation d'une œuvre. Cette collective dont il parlait n'est-elle pas celle qui me pousse à l'ignorance involontaire de mon essence masculine. Je suis abandonné par cette collective société, abandon qu'elle m'impose.
C'est beaucoup plus tard dans ma réflexion de la trans identité que je vais comprendre que cette révolte fut un premier pas vers ma renaissance. Je déployais mes ailes, je me permettais de dire non, je refusais, j'accusais, je mettais en doute. Je me révoltais donc j'étais, j'existais. C'était la première énergie que je déferlais pour changer quelque chose à ma vie. Une longue période de turbulences jusqu'à la renaissance en 2011.
Salutation et au plaisir de vous voir à nouveau!