Mon pote Bernard
L'amitié fille-garçon, pourquoi ça ne pourrait pas exister?
Pourquoi la société impose que les deux sexes vivent dans des sphères différentes?
Pourquoi le lien qui unit fille-garçon doit être obligatoirement amoureux?
J'entendais souvent les adultes dans notre entourage dirent de Bernard et moi «regarder nos deux petits amoureux, leur premier amour d'enfance.»
Aujourd'hui, je protesterais sur ce genre de sottise en disant que Bernard et moi étions à cette époque plus du genre asexué. (Qui n'a pas de sexe, d'organe génital masculin ou féminin. Exemple : Il ne faut pas confondre asexué (dépourvu de sexe) et asexuel (qui n'a pas de rapport sexuel).
Nous avions un lien fraternel, sans combat des sexes, une relation en tout point égalitaire. Nous vivions les mêmes peurs, les mêmes douleurs, les mêmes doutes.
Quand nos parents nous réprimandaient parce que nous avions fais une bêtise, on se retournait l'un vers l'autre complice par nos sourires. Pas question de dénoncer l'auteur qui avait initié la bourde. Nous étions punis tous les deux, c'était bien ainsi!
Bernard c'était mon meilleur pote, mon meilleur pote parce que l'on se comprenait, sans même le savoir, notre marginalité nous avait rapproché (lui homosexuel) (moi transsexuel). Bien sur à ce moment-là nous n'avions pas conscience de l'homosexualité et de la transsexualité, nous nous sentions lier plus par le rejet de nos camarades.
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