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Il y a des chagrins d'amour que le temps n'efface pas.


Je connais Christine depuis quatre ans et je l'ai aimé dès que j'ai posé les yeux sur elle. J'ai rompu avec elle la semaine dernière, et depuis je ne l'ai plus aperçu à l'école. Elle ne prend même plus le bus, c'est sa mère qui vient la reconduire à l'école. Je n'ai pas cherché à la revoir, ça fait trop mal.

Mes mots de ventre et mes vomissements sont repris de plus belle, depuis deux jours, je ne mange presque pas. Ma mère pense que je fais une gastro et me recommande de rester à la maison, le temps que ça passe. Tant mieux ça évite les questionnements de ma mère. Et j'avais besoin d'un petit répit scolaire pour me remettre de ma profonde tristesse. Je sais bien que je ne suis pas le seul adolescent à vivre une grosse première peine d'amour. Mais dans le contexte, Christine m' approuvait dans mon essence masculine, je pouvais être authentique avec elle.

À mon retour en classe après une semaine à me vomir le cœur en miettes, je suis là de corps, et mon esprit est à mille lieues d'ici. Je passe mes soirées entières à maudire cette société et ce Dieu punisseur de merde! Je donnerais mon âme au diable pour une vie heureuse. « Je promets à l'enfer, si elle existe, de ne plus aimer personne autant que j'ai aimé Christine, mon amour lui restera fidèle. » C'était violent cette séparation, je la vivais comme un autre rejet, je me sentais comme un objet que l'on jette au déchet pour se déculpabiliser. Le " moi '' profond perd peu à peu de ce qui le compose pour finir par la mort de l'être.

Renier qui l'on est comme identité masculine, renier son orientation sexuelle, pour se fusionner aux exigences normatives religieuses et sociales, pour être acceptés et être convenable en société, me lève le cœur, je ne la vomirai jamais assez cette maudite société et ce Dieu vengeur.

Comme beaucoup de chagrins dans ma vie, je vais passer au travers seul dans ma solitude, c'est encore comme ça aujourd'hui. Je ne me confis pas facilement, je crois que ce blogue est, et sera ma plus grande confidence de toute ma vie.

extrait de mon journal intime.

Au plaisir de vous revoir!

Salutation!

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