Le confort de la solitude était mon plus grand piège et sortir de mon isolement social sera mon plus
C'est ici que je vais faire l'éloge de ma solitude, que je me suis moi-même imposé. Elle était pour moi un refuge, mon île secrète, c'était le seul moyen que j'avais pour vivre en contact direct avec mon petit être intérieur. J'aimais m'isoler dans ma chambre, près d'une rivière sous un arbre, seul dans un parc avec pour seule compagnie mon journal intime. Cette désertion sociale me permettait d'être '' le moi '' sans être dépendant du conditionnement social qui exigeait de moi d'être une fille à tout prix.
La plupart des gens sont effrayés par la solitude. Dans notre société, il n'est pas ''normal'' de rester seul , et d'en être satisfait. Pour moi, c'était facile à gérer
J'ai commencé mon journal intime, c'étais mon punching bag d'émotions, de frustrations, de malaises social, de mes rêves, de mes deuils, de mes amours, de mes ruptures, de je peux dire tout ce que je veux sans censure. Laissez-moi vous dire, que si j'écrivais ici textuellement mes écrits, je passerais pour un fou dangereux. Dans un autre monde créé dans ma tête, je suis moi, loin de la critique et des regards des autres, j'écris ce que je pense dans la plus brute expression.
C'est là dans mon asile de solitude qu'est né le duel des différentes parties de moi: le petit homme dans ma tête, le moi réel, emprisonner dans le coin le plus sombre de mon cerveau et l'autre moi, une fabrication de la société. Je dis ici '' asile de la solitude'' pour cause que , je me croyais proche de la folie. Avoir parlé à l'époque de ces deux essences qui m'habitaient, on aurait penser que j'étais atteint de dédoublement de la personnalité. On m'aurait surement enfermé avec les fous, si moi j'y croyais, pourquoi pas d'autre?
En meeting avec mon adjoint au cerveau, je n'avais pas à craindre de décevoir personne par mon comportement. Je me sentais honteux de ne pas être '' la petite fille que ma mère avait tant désirée ''.
Au fil du temps j'ai développé un masque d'indifférence envers les gens, je les croisais dans la rue sans même les voir, comme si j'étais dans une autre dimension, j'ai constamment le nez dans mes pensées. Je suis encore comme ça aujourd'hui, il m'arrive de croiser quelqu'un que je connais bien, et de ne pas le voir. C'est quand j'entends « eh! salut Sam » que je réagis.
J'aimais ma solitude, je me vouais à mes activités sans jugement du genre '' ce n'est pas pour les filles '' . J'aime être l'artisan de ma propre identité. Ici, dans mon lieu privé ( chambre ) je peux l'exprimer.
Le petit homme dans ma tête me dit sans cesse: « garde espoir, il existe surement un moyen de ne pas me laisser pourrir ici ».
Avec ma maturité transidentitaire, je suis en mesure de dire aujourd'hui, que ma solitude était le résultat de l'incompréhension de ma transitude de la part de la société et de mes parents. Elle me marginalisait encore plus. C'est pendant mon suivi psychologique post-transition, que j'ai appris, que depuis l'enfance, j'étais dans une ascension lente aux enfers de la dépression.
La solitude fait encore partie de ma vie, mais elle est plus créative, elle me permet de me mettre en œuvre à travers le dessin, l'écriture, ( vous pourrez y voir de mes dessins au fil du blogue ). Elle est réflexions positives. Elle est guérison maintenant.
Extrait de mon journal intime ( solitude ) de 1975 à aujourd'hui
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