Je sors de mes gonds
Automne 1977.
Bianca, une nouvelle recrue de l'année au club de tae kwon do. Je la connais de vue et de réputation comme la petite pimbêche de l'école. Si vous vouliez qu'une rumeur décolle comme une trainé de poudre, dite-le à Bianca et c'est parti, ça va vite faire le tour de l'école
Dans les vestiaires, Bianca avait remarqué mon abondante pilosité sur mes jambes, ce n'est pas comme si j'essayais de la camoufler, j'en étais fier. Elle sait mis à rire avec les autres filles, je ne m'en occupais pas.
Voilà! Je venais d'être titulaire d'un nouveau surnom '' la guenon ''. Ça c'est répandu en un rien de temps.
La veille d'une compétition, Bianca et les autres filles s'étaient regroupées ensemble à l'autre bout du vestiaire, j'étais seul dans mon coin comme un pestiféré. C'était un comportement inhabituel des autres filles. En général, avant l'arrivée de Bianca, les filles me laissaient tranquille. Bianca me lance: « Aie! la guenon dégage de ce club, ta place n'est pas icitte, mais au zoo. » Toutes les filles se sont mises à rire.
Là, s'en était trop. Je ne sais pas comment j'ai pu retenir mon calme, mais je l'ai fait, elle ne perdait rien pour attendre celle-là. J'ai assisté à la pratique comme à mon habitude, sans faire de cas de Bianca et des autres filles.
Au retour dans les vestiaires, je me suis approché de Bianca pour lui dire: « Je t'attends dehors, je veux voir si tu as des couilles pour me traiter de '' guenon '' à deux pouces du nez »
OUP! elle venait de perdre son '' ti sourire '' et elle avait blêmi. J'avais beau vouloir retenir ma haine de toutes les méchancetés que je pouvais entendre, un moment donné la coupe déborde.
Une fois dehors, Bianca était accompagnée de cinq filles, les moins pissouttes du club. Elle pensait peut-être me faire peur, pour elle j'étais seul à me défendre contre six.
« Viens, Bianca, approche, viens me dire tes mots doux, on verra qui gagnera sa mise entre vous et moi, viens je n'ai pas peur, on va régler ça une fois pour toute. »
Elle me dit, mais en gardant une distance sécuritaire: « rase-toi les jambes, tu es poilu comme une vraie '' guenon ''. Elle n'a pas eu le temps de rien voir, et les autres filles non plus. Bianca était étendue au sol et durement sonnée.
J'ai reçu une sanction de mon sensei ( est un terme japonais désignant « celui qui était là avant moi, qui est garant du savoir et de l'expérience d'une technique ou d'un savoir-faire », ou de manière plus condensée un maître qui donne son enseignement à un élève ), je devais me présenter au dojo ( lieu consacré à la pratique des arts martiaux ) pour les pratiques habituelles. Pendant trois cours je devais méditer, seul dans mon coin, en position de méditation. On m'avait exclu de la prochaine compétition. Pour Bianca, j'étais devenu la '' la terreur Bruce Lee '' version femme du club. Je n'ai plus jamais entendu personne prononcée le surnom '' guenon '' . Honnêtement, j'aurai dû présenter mes excuses à Bianca, mais je ne l'ai jamais fait. À ce moment-là, pour moi elle l'avait bien méritée. Elle m'avait cherché, elle m'avait trouvé !
Extrait de mon journal intime
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