Mon mariage n'est pas un conte de fées.
Toutes les petites filles rêvent de marier leur prince charmant. J'ai même une Collegue au travail qui me racontait que petite fille elle embrassait des grenouilles espérant qu'elles se changent en prince (rire).
Ouais c'était pas trop mon style, disons que petit, je pensais plutôt être le prince qui libère la belle de sa tour (pas plus réaliste).
Plus proche de la réalité comme adolescent, j'ai rêvé d'être amoureux, je fantasmais sur les couples heureux. Normal, je crois comme tout le monde. Pour dire la vérité, j'étais jaloux du bonheur des autres en couple.
Mon mariage, ne sera pas un conte de fées. Mon conjoint était resté seulement six semaines au camp des nouvelles recrues de l'armée. Il disait que l'armée ce n'était pas pour lui. Il a été rapidement embauché par une compagnie qui fabrique les lampadaires de rue. C'est un départ pour Montréal.
Comme dit le dicton: qui prend mari, prend pays. Comme je suis marié, faut bien que je suive, je fais partie de ses bagages.
Bah! C'est pas si dramatique que je le laisse croire. Je vois là une grande opportunité de me redécouvrir dans un autre décor. Je range mes souvenirs dans une boîte au grenier, poussièreux comme ce " petit homme " dans ma tête.
Cette grande ville, où personne ne me connaît, me permettra-t-elle un nouveau départ? Sera-t-elle, terre promise pour mettre au monde ce moi?
Si je réfléchis bien, je fuis ma belle région natale, j'ai peur d'assumer qui je suis dans mon petit village. C'est peut-être possible d'exister ailleurs qu'ici. Ce qui est sûr, cela ne peut pas être pire. C'est une chance de découvrir toutes ces choses que j'ignore sur moi.
Me retirer très loin comme un fugitif, fuir ce passé pour créer un avenir, trouver ailleurs les pièces manquantes qui me complèteront, je l'espère tant.
Dans cette ville étrangère, étranger je vais peut-être me sentir plus libre d'être et plus en mesure de prendre mes propres décisions, d'y créer mon espace et d'y vivre mes émotions sans censure. J'espère y trouver le courage de faire la grande confession du moi, il devient de plus en plus lourd de porter ce secret.
Salutation