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Le complexe du corps.


Mon conjoint me trouve un peu trop pudique. Ma grande pudeur, vous le devinerez est relier à ma honte de ce corps féminin, j'éprouvais de plus en plus de difficulté à me faire aimer avec ce corps de femme. Je ne supportais plus le regard désireux de mon partenaire sur celui-ci. Je préférais garder un chandail sur mon torse surtout pour cacher mes seins. Ce corps et ses organes génitaux étaient contraires à ma nature véritable. Je bloquais les sensations et les vibrations ressenties sur cette chair car c'était lui donner le droit d'exister. Ma nudité était plus tolérable dans la noirceur totale et non accessible en plein jour.

Je développais ce que j'appellerais aujourd'hui '' mon complexe du corps ''. Il m'était de plus en plus difficile de consentir à une caresse, à une étreinte, à l'approche des autres, tellement j'avais le dédain de cette mauvaise peau. je fuyais tout contact physique tant j'étais contrarié de ne pas pouvoir rendre réel de chair et d'os le '' petit homme dans ma tête ''.

Cherche-moi sous ma peau, en surface, je n'existe pas. Comment faire comprendre à mon mari que son désir qui s'éveille au toucher de ce corps de femme me consume de souffrances. Mais je ne l'exprimais pas en mot, j'en étais incapable.

Je devenais de plus en plus absent de l'autre côté du lit, j'attendais qu'il tombe dans les bras de Morphée pour aller dormir, ainsi éviter les moments de passion et de caresses. Mon rêve de faire exister l'homme était illusion, mon anatomie féminine prenait trop de place, pour que la naissance de l'homme soit réalité.

Je sais qu'il m'aimait, il a mille fois essayé de me le faire comprendre, mais je n'étais pas près d'assimiler le fait de vivre la femme qu'il aimait.

Ce qui me frustrait encore plus c'était cette pression sociale qui dictait: qu'être un couple sain, il fallait avoir une sexualité active, ne pas aimer le sexe était '' être anormal ''. Et puis, avoir des contacts physiques de temps à autre est considéré comme un besoin physiologique aussi essentiel à notre survie et à notre bien-être que le fait de boire et de manger selon tous les experts.

Si seulement ça pouvait être aussi simple, je ne serais pas là a essayé de vous expliquer les zones sombres de la transidentité. Pour être en harmonie dans sa sexualité, il faut être bien avec soi et à l'aise avec son corps. Pour certains trans, se sentir coupables de ce que l'on est à l'intérieur de soi et être gênés de le dévoiler à l'autre, lorsqu'on parle d'intimité affective et sexuelle est une épreuve difficile et douloureuse et parfois infranchissable dans le mauvais corps.

Pour que l'intimité soit harmonieuse, la relation de couple doit être marqué par le respect, la sincérité, la réciprocité, d'amour, d'ouverture et de compréhension. Ce sont les conditions gagnantes pour mettre à nu sa transidentité. En effet, pour être en mesure de me dévoiler à l'autre, ça demande une grande maturité dans sa transition. À ce moment-ci de ma vie, j'en suis loin.

À la prochaine chers lecteurs !

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