Retour aux sources.
Mon plus grand rêve était d'abandonner mon village pour un ailleurs, pour y revenir un jour complètement transformé en homme que je suis. Refaire ma vie dans mon beau village, comme un nouveau paroissien, au fond je l'aime ma région, c'est chez-moi. J'avais aucune idée si ce rêve était réaliste et réalisable, c'était un rêve que je nourrissais depuis si longtemps.
C'est reparti pour un autre déménagement à peine six mois après notre arrivée à Montréal. La compagnie qui embauchait mon mari ferme ses portes par manque de contrats.
Mon conjoint conduit le camion, moi seul dans notre voiture, je roulais avec ce sentiment amer et tourmenté par ce retour aux sources. J'ai pleuré une bonne partie du trajet. Mon village, berceau de mon enfance, de mon adolescence et du début du nombril vert d'adulte mais aussi synonyme de mal être, cette petite ville de Chicoutimi, trop intime pour passer inaperçu, si triste en souvenirs.
Montréal, terre promise, qui me libérait de cette mère patrie qui me retenait prisonnier de cette peau erronée, de mes pensées et émotions négatives. J'avais tant espoir qu'en ce nouveau ber je puisse me refaire une meilleure santé mentale dans une ville qui ne connaissait pas mon passé trouble féminin.
Imaginez, dévoiler cet être intérieur dans un si minuscule village à la mentalité de potins à scandales, ça vous empoisonne une vie plus que le secret.
Pourquoi je n'ai pas choisi d'exprimer à mon conjoint mon désir de rester seul à Montréal?
L'argent, ah! Maudite argent, celle qui me rend dépendant de quelqu'un d'autre.
Trouver un travail en si peu de temps ne se fait pas en criant " ciseau " .
Je suis bel et bien coincé dans ce mariage pour le moment il faut bien que j'endure.
Salutation au plaisir de vous revoir bientôt!