La vie à petites doses!
J'allais commencer l'éducation aux adultes mais j'ai renoncé car je buvais ma vie à petites doses, je roulais ma vie dans le canabis à petites doses , je vivais mes amours à très petites doses . Cette période de ma vie que j'ai nommé la " bad boy " .
Je crois que je vais bien, j'en suis pas trop certain. Dans ma tête c'est la grande noirceur, je n'ai aucune idée comment va se dessiner l'avenir. Si vous voulez le savoir, je m'en fou totalement. Du moins pour l'instant.
Je martèle de pied ferme la route de ma marginalité, celle qui depuis mon enfance m'était enseignée comment honteuse. Il faut que j'exprime quelque chose sinon j'explose.
Je suis déterminé à vivre ma vie de lesbienne masculine malgré les aspects négatifs que ce coming-out aura comme conséquences. J'ai assez existé pour les autres maintenant j'existe pour moi-même.
Voilà qu'un samedi matin, je reçois la visite de parents tracassés et très inquiets. < Nous sommes bien inquiets de toi ma fille, tu nous donnes plus de tes nouvelles depuis un certain temps, tu vas bien? >
< Bien, maintenant que vous vous êtes déplacés pour vous informer de mon bien être. Je vais vous le dire. Je dépéri depuis mon enfance, ma joie de vivre est gangrené, l'appétit est une option de survie et le sommeil est un luxe que je ne peux plus m'offrir. Mon enthousiasme face à l'avenir est nul. Je suis allé voir un médecin l'autre jour, il m'a dit que d'ici trois semaines je vais voir la vie en rose, grâce à une tite pilule. Ça m'a fait sourire, j'ai jamais vu la vie en rose, ça va faire tout un changement, moi qui la peint de noir depuis tant d'années. J'avoue, j'aide la pilule à faire de l'effet, je l'imbibe d'une bonne rasade d'alcool, c'est fou comme ça casse mes angoisses. Ne vous en faites donc pas pour moi, je suis sur la bonne voie de la guérison de l'être, je m'efforce de sortir de cette propagande sociale qui dicte notre mode de conduite. Vous en déplaise votre fille n'en est pas une. Peut-être je vivrai mieux ma vie dans un cocon de lesbienne, puisque rien d'autre m'apparaît possible pour changer ce tégument que me donne un air d'animal de cirque.>
J'arrête ici ce discours de folie, vous pensez, je n'ai rien dit de tout cela à mes parents. Mais Dieu sais que j'aurais voulu en avoir l'héroïsme, qu'elle libération se serait de mettre à nu ce moi.
< Je vais bien, je suis plus occupé depuis quelques temps et plus fatigué, rien pour vous inquiétez plus que ça >.
Mes parents sont repartis sans que je leur annonce ma séparation récente et mon intention de vivre une vie de lesbienne assumée. Je n'étais pas encore prêt à leur faire cette grosse déception.
Ma période bad boy était à la croisée des chemins un choix de destination pas des plus facile, toutefois elle révélait une envie brutale de changer ma vie.
Une pré-phase de transition s'amorçait. Je dirais aujourd'hui, sans le savoir à ce moment-là que je vivais un revirement de l'être. Pas tant celui de l'homme que j'espérais mais l'affirmation de mes choix. C'était un départ d'escargot vers le moi, celui vers lequel j'étais en route.
J'ai vécu pleinement cette période bad boy, même au risque de faire mal à ceux que j'aimais. C'était ma révolte, c'était l'expulsion de tout le mauvais qui m'habitait.
Salutation et merci de me lire. Je vous invite à partager ce blogue. Mon histoire aidera peut-être un autre personne en questionnement sur son identité de genre à comprendre sa souffrance. Cette personne peut-être très près de vous sans que vous le sachiez. Peut-être qu'un partage de votre part fera un changement dans la vie de cette personne et lui permettra de pouvoir enfin s'épanouir.