Complexe du père!
Je vous ai parlé de ma séparation un peu trop tôt dans le post précédent. Pour ce post-ci, je me suis retrouvé devant le phénomène de la page blanche, mes pensées, mes souvenirs à la mémoire triste n'arrivaient pas à coucher ici les mots pour parler de toi et moi. Cet évènement qui fût pour moi le plus difficile à vivre de ma transidentité, celui qui me mettait devant une réalité irréalisable.
Je ne pouvais pas vivre une grossesse, la nature en a voulu ainsi. La testostérone qui circule dans mes veines est si élevé que je suis stérile. Bien sûr en clinique de fertilité on m'a proposé des solutions pour remédier à cette situation. J'ai refusé, je ne pouvais m'imaginer voir mon ventre grossir mois après mois. La grossesse pour moi était un privilège féminin. Je ne suis qu'une femme de corps mais un homme d'esprit, la nature avait trahi mon corps.
Mais qu'en est-il d'être père?
Devenir père de substitution à l'enfant qui grandit dans le ventre déjà rond de ma blonde.
C'est un miracle!
Non, c'est un brin de folie d'y penser!
" Papa " c'est un titre auquel je n'aurai jamais droit, ça me déchire, cela me perce le coeur de ne jamais pouvoir entendre cette appellation si douce.
Ça me chagrine d'être un parent sans noblesse du nom père. Comment cet enfant m'interpellera-t-il?
" Maman " , j'espère que non, cela me contrarirait tellement.
Une autre réalité qui me laboure l'esprit avec le bébé à venir. C'est une autre tranche de vie qui s'annonce devant moi sans savoir comment je vais m'identifier, encore une cassure de l'être dans mon histoire.
" Parent" un intitulé si neutre, ça n'a pas de sexe.
La deuxième maman je serai dans ta vie aux yeux de cette société. Je me sens lésé de subir ce rôle qui ne me convient pas, qui ne relève pas de moi.
Il est évident que je vais t'aimer, cher enfant, je vais t'adore comme un papa coincé dans ma tête, un papa manqué, un papa manquant.
Je m'y habituerai peut-être un jour, à vivre avec ce sentiment fardeau de la mère imposteur, ce n'est pas encore aujourd'hui que je vais être à la bonne place dans ma nouvelle vie.
Tu sais bel enfant, c'est qu'un beau rêve de penser que je pourrais être ton père. Je n'en serai jamais un , la nature m'a refusé ce privilège.