L’homme aux sentiments téflons. 1993-2011.
PARTIE 1
Voilà que je viens de traverser dix-huit ans d’une autre histoire d’amour. Si cette femme qui m’a accompagné dans cette autre tranche de vie avait à me donner un titre, elle me surnommerait l’homme téflons.
Elle n’aurait pas tort, je me suis toujours questionné à savoir d’où me venait cette tendance à rejeter les marques d’affection et d’amour que les gens m’offrent. Je mettais, avant la transition, la faute sur mon grand malaise du corps mais six ans après ma transition complète , je constate que c’était qu’une parcelle de mon problème. Même si mon corps correspond maintenant parfaitement à mon ressenti masculin, j’éprouvais toujours cette répulsion aux gestes affectifs et d’amours des autres. Il y a quelque chose qui bloque quelque part dans mon inconscient que je ne comprends pas. D’où me viennent ces barrières de protection.
Lors d’une conversation avec une amie de Montréal en cet été 2017, sur ce sujet, elle me dit:« j’ai une amie thérapeute-hypnologue de France qui vient faire une conférence ici à Montréal sur le vécu du fœtus. Sa recherche est basée sur de nombreuses personnes qu’elle a hypnotisées en thérapie en les ramenant à l’état fœtal. Ainsi, elle peut aider les personnes à mieux comprendre certains mécanismes de l’inconscient. J’ai entendu sa conférence en France l’année dernière et j’ai moi-même fait sa thérapie, ça m’a énormément aidé à travailler sur certaines de mes barrières psychologiques qui m’empêchaient de bien évoluer dans la vie. Viens voir la conférence, je suis certaine que ça va beaucoup t’intéresser. Ça te donnera peut-être le goût de vivre l’expérience de l’hypnose. Elle séjourne ici pour un mois, tu pourras faire la thérapie complète si tu veux.»
Elle m’avait convaincu, la conférence de deux heures coûtait 250 dollars, mais ça valait vraiment la peine d’y assister. J’y ai appris une foule de choses sur le vécu du fœtus.
Je ne vais pas vous raconter tout le contenu de sa conférence, en résumé, dès le quatrième mois le fœtus a pleinement conscience de l’environnement extérieur, il réagit bien sûr à cet environnement , il voit, entend, sent et goûte. Le fœtus a déjà une capacité à vivre les émotions surtout par le lien qui l’uni à sa mère. Des études tentent à dire que le stress vécu par la mère, pour donner un exemple, dans les derniers mois de grossesse peut avoir des conséquences chez le bébé.
En écoutant cette conférence, j’ai blêmi, je me suis senti très mal, j’ai soudainement pensé à ma mère biologique. J’ai dit à mon amie « c’est affreux, tu imagines, si ce qu’elle dit est vrai, j’ai dû subir une bonne dose d’émotion négative venant de ma mère biologique sachant qu’elle m’abandonnait à l’adoption, pauvre femme. »
L'orphelinat est mon berceau
Je venais de comprendre tout l’impact de ce que cette grossesse avait dû être pour ma mère.
J’avais besoin de comprendre ce rejet de l’affection et de l’amour, c’était devenu important pour moi. Il me fallait comprendre mes réactions pour mieux faire ce lâcher prise sur cette tendance à la répulsion. Cette thérapie de l’hypnose était là une solution pour y parvenir.
À suivre
À bientôt