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Une naissance traumatisante ( hypnose ).

Partie 2

Une séance d’hypnose qui je l’avoue à été troublante, mais qui m’a amené à comprendre beaucoup de mes mécanismes de défense et de protection d’adulte.

Ma naissance ( sensation sous hypnose )

Elle pousse, elle pousse jusqu’à l’épuisement pour m’expulser de son corps. Le passage vers le monde est difficile, je suis coincé, elle pousse et pousse encore, très fort. Je suis très à l’étroit. On tire, on tire très fort pour me sortir de cette impasse avec un instrument qui s’appelle forceps. Les forceps me blessent le crâne. C’est un mal nécessaire pour aider ma jeune mère de 14 ans au bassin trop étroit pour mes 8 lbs.

C’est bizarre cette sensation d’être en dehors du corps de ma mère, on me libère de cette connexion qui m’unissait à elle. Étrange cette sensation de la séparation, rien autour de moi ne se ressemble, c'est un choc terrible cette sensation soudaine de froid. Ces nouvelles sensations pour moi nouvellement né sont inquiétantes. Je hurle, j’ai besoin qu’on me réconforte de ce choc de la naissance.

Plus cruel encore, je n’entendrai plus jamais ce battement de cœur si apaisant de ma mère, je n’aurai pas la chance de reconnaître cette odeur si rassurante au nouveau-né. Je ne vais pas pouvoir me sentir aimer d’elle par ces petits baisers et ces caresses si douces sur ma peau.

Je hurle déjà ce deuil brutal de cette séparation. Ma pauvre maman est trop jeune et elle-même rejetée de sa famille pour son péché doit donner son enfant en adoption. On me sépare d'elle sans même que je puisse la voir.

Je hurle , faute de chaleur humaine on m’injecte un sédatif pour calmer la détresse de cette séparation violente , c’est ainsi que ça se passe dans ces années l’a.

J’ai un horaire rigoureux, je hurle et on calme mes angoisses rapidement, je déteste ça, ça fait mal, je m’endors. On ne me berce pas, on ne me console pas, on ne me cajole pas, on ne me rassure pas, on ne me stimule pas, nous sommes trop nombreux ici pour être comblé de nos besoins.

L’adoption ce conte de fées ( ce que j'ai toujours su )

On me présente à mes futurs parents et à leur garçon qui les accompagne.

« Je vous présente Diane , elle a quarante jours.»

J’avais le même prénom qu’ils avaient donné à leur petite fille décédée à la naissance. Imaginez un peu le choc de la coïncidence pour mes parents. Ma mère surtout était tombé en amour avec mes yeux verts. Elle m'a toujours dit m'avoir aimé instantanément.

Dans la voiture, dans les bras de mon frère, je gazouille.

«Maman, papa on dirait qu’elle chante , mon frère 7 ans

D’où me vient mon prénom, pour la première syllabe chant pour Chantal.

«J'ai toujours su que j'avais été cette petite fille tant désirée, c'est un peu là une partie de mon grand malheur, je me suis longtemps demandé à l'adolescence si je n'étais pas une copie de cette Diane décédée à sa naissance, je ne pouvais pas être moi-même si j'en remplaçais une autre? » Ce qui venait un peu gâche le conte de fées.

L’enchantement de mon chant de sirène sera de courte durée. ( sensation sous hypnose )

« Je pleure, je hurle jour et nuit dans les bras de mes inconnus, j’ai mal dans tout mon corps. Je sens la tension dans leurs bras et leur inquiétude à mon sujet, c’est l’incompréhension »

Selon ma thérapeute cette douleur du corps qui je décris était probablement liée à une désintoxication au sédatif que me donnaient les sœurs pour calmer mes angoisses de la séparation. C’est peut-être logique.

Le conte de fées que l’on me raconte pour expliquer mon adoption me mettra sans dessus dessous à plusieurs reprises dans ma vie future, par ricochet à la peur incontrôlable d’un nouvel abandon.

«Je suis content, je vais faire une balade en motoneige dans le nouveau traîneau, le traîneau se détache et papa s’éloigne. Je hurle « PAPA» de toutes mes forces, il ne se retourne même pas, maintenant je ne le vois plus, je panique, je pleure et j’ai peur, il m’a abandonné.» J’ai 5 ans.

Cet épisode me chamboulait à travers mon état d’esprit en hypnose je ressentais l’angoisse que j’avais vécue à ce moment-là, c’était éprouvant et fascinant à la fois. Ce que j’avais vécu à la naissance en étant séparé de ma mère biologique, mon subconscient me le faisait revivre de façon identique à 5 ans. Mon subconscient avait gardé une empreinte de ce traumatisme de l’abandon et m’en fera un rappel à bien des occasions dans ma vie.

Je venais de comprendre que même si l’affection et l’amour de mes parents adoptifs étaient bien présente et réel , cela demeurait bien insuffisant à la cicatrisation de la blessure de l’abandon. Je venais de revivre le choc de cette séparation de naissance dans le conscient sous hypnose.

Comme une marque de commerce ( souvenirs que je raconte à ma thérapeute après une séance d'hypnose )

L’adoption me collera à la peau, certains de mes camarades de classe me le rappelleront cruellement.

«Quoi ta mère t’aimait pas, elle t’a donné?»

Même chez le médecin l’étiquette de l’enfant illégitime me poursuit!

«Vos parents souffrent-ils de »

«Je ne sais pas, je suis adopté

«J’ai toujours détesté que les gens me disent

« Mon doux que tu ressembles à ta mère!»

«Vous êtes sûr, je suis adopté.»

Je sentais toujours l'obligation de le dire, je ne voyais pas en quoi je pouvais y ressembler puisque biologiquement je n’avais rien de mes parents adoptifs, ils m’avaient éduqué certes mais pour moi ça s’arrêtait là.

« Je hais même le jour de mon anniversaire, je n’aime pas célébrer ce jour qui me rappelle mon abandon, ce n'est pas un jour joyeux comme pour la plupart des gens , je me sens ridicule de dire merci aux gens qui me souhaitent un joyeux anniversaire, ce merci n’est pas sincère, le 22 mars pour moi est jour de deuil. À la limite j’aimerais mieux recevoir des messages de sympathie, c’est plus près du sentiment que j’éprouve.»

Je ne suis pas un produit bio de ta chair ( ma conclusion personnel après discussion avec ma thérapeute )

Je ne peux pas dire que j’ai un lien d’attachement profond avec mes parents adoptifs , je leur suis reconnaissant par contre de m’avoir offert une vie à l’abri, je me sens toujours dans une forme d’obligation envers eux, je ne fais rien pour eux qui vient du coeur, c’est une dette symbolique que j’ai envers eux. Même si je les ai entendu me dire qu’ils m’aiment, bizarrement, j’en ai souvent douté. Pourtant je sais au fond de moi que le problème ne vient pas d’eux mais de moi, d’une peur irrationnelle que je ne m’expliquais pas jusqu’à maintenant. C’est quelque chose qui me manque dans ma vie, ce lien, cette connexion biologique qui était impossible avec ma mère adoptive. Je crois qu’en partie cela explique aussi le fait que je ne me suis jamais senti entier, cette partie qui me reliait à ma mère biologique ne pouvait être recréée. J’ai toujours nié mon besoin de rechercher ma mère devant mes parents de crainte de leur faire de la peine, mais j’en avais une envie folle. Il est impossible d’oublier ce lien du cordon ombilical même avec la plus grande des volontés.

Cet ancrage de l’abandon à la naissance est le noeud de ma façon d’être, elle m’a façonné à travers mes expériences de vie.

Je crois que c’est de là que me vient cette grande prudence avant de créer un lien avec quelqu’un. Je suis méfiant habituellement des sentiments d’autrui. Cela prend du temps , voir des années avant que j’accorde ma confiance, si je doute je rejette avant d’être le fruit du rejet. C’est une stratégie de protection.

Ce sentiment d’abondon, j’avais besoin de le comprendre pour le déconstruire. Ces quelques lignes ne sont qu’un court extrait des quatre séances d’hypnose avec Marjorie. Depuis, j’ai progressé, j’ai évolué sur l’estime de soi, je m’extériorise beaucoup plus. Mais surtout j’ai pardonné cet abandon de naissance. J’ai compris qu’au-delà de mon histoire, je suis venu au monde pour réaliser quelque chose, apprendre, avancer, évoluer et je crois que depuis je le fais à vitesse grand V.

Merci à mon amie Lucette pour m’avoir fait rencontrer Marjorie. Merci Marjorie pour cette belle aventure qui me permet une renaissance positive du moi. Je suis conscient du travail qu’il me reste à faire pour détruire autant de barrières que j’ai bâties pour me protéger. Mais déjà j’y vois un grand changement.

Dommage que Marjorie ne soit pas basée au Québec, mais nous avons un rendez-vous officiel à sa prochaine visite au Québec.

 

Et pour vous chers lecteurs et chères lectrices c’est un prochain rendez-vous pour un nouveau post.

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