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Coming-out


Nous sommes vendredi 3 septembre 2010 du long week-end de la fête du travail. Mes parents profitent de mon congé pour me rendre visite juste avant la chasse. Pour moi, c'est l'occasion parfaite pour l'annonce officielle du début de ma seconde existence...

Quand j'y repense, pauvre maman !

C'est encore à elle que je vais confier la lourde tâche de dire à mon père que sa fille si chérie sera désormais son fils...

Je vois bien au rictus qui se dessine sur la bouche de ma mère qu'elle n'aime pas du tout mon manque de tact pour la mettre devant le fait accompli.

« Non, je ne veux pas ça. Je t'ai tellement désirée, c'est une fille que j'ai voulue en t'adoptant. »

« Maman, quand tu étais enceinte, c'est un enfant peut importe son sexe que tu voulais autant qu'il soit en santé. »

« C'est vrai. »

« Au moment d'en vouloir un deuxième, le désir d'en avoir un du sexe opposé au premier est légitime, je te l'accorde. Au départ c'est un deuxième enfant que tu voulais. Pas sûr du sexe, si ce n'est pas une petite fille, on n'y peut rien, tu vas l'aimer quand même. »

« C'est vrai dans le cas d'une conception naturelle mais pas dans l'option de ton adoption. J'avais demandé une petite fille, c'est une petite fille que j'ai adoptée. »

Elle m'était tellement d'accent sur « petite fille » que j'avais l'impression qu'elle essayait désespérément de me convaincre que j'en suis une.

Ma mère avant mon adoption avait perdu sa petite fille Diane quelques heures après sa naissance... Ma mère ne pouvait plus avoir d'enfant.

Ce que je ne dis pas à ma mère, c'est que j'ai toujours détesté penser que je remplaçais Diane...

« Maman, tu ne perds pas ton enfant, je reste le même, seul mon corps change. Mon attachement, mon amour pour vous demeure pareil. »

« Un homme ça ne pense pas à sa mère comme une fille sait le faire. Pour moi c'est une grande perte que tu m'annonces. »

« Ne vous inquiétez donc pas de cela, je resterai votre complice, je serai seulement un complice plus heureux. »

« Je ne suis pas certaine que tu sois plus heureux, si tu te trompais, tu imagines, il n'y a plus de retour en arrière possible, je crois que ce sera pire qu'avant. »

« Sois certaine que c'est ce que je veux, je sais cela depuis si longtemps. J'ai longuement réfléchi. Je vais de l'avant depuis un bon moment dans ma transitude avec l'aide d'un psy. Avec votre appui ou pas, je vais faire tout ce qui est bon pour moi dans ce parcours de nouvelle vie. »

« Tu me fais de la peine. »

« Oui, maman je sais ! Ce n'est pas ce que je veux, tu t'en remettra et papa aussi. »

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