Quand le « mal-à dit » ...
Luc de St-Tite
« Cesse de nous casser les couilles avec tes trans et tes homos. Vous êtes tous des fuckés mentaux, une nuisance à l'évolution sociale. On doit tous vous exterminés pour que cette société vive en paix »
Jean de Bécancour
« Penses-tu me faire pleurer connasse parce que tu t'endures pu comme femme. Non, tu m'écoeures, les transgenres me donnent le goût de vomir par leur laideur. Y a des psys pour soigner ce genre de maladie mentale, au mieux je te suggère le suicide. »
Que dire de ce genre d'attaque qui nous font craindre chaque coin de rue, chaque ruelle sombre… Ces attaques qui ne vous promettent rien de bon… Qui font mal...
Jusqu'où doit-on prendre ces agressions au sérieux et s'en faire un bouillon d'inquiétude au point de ne plus sortir de chez soi...
Non, ça n'a pas eu cet effet là sur moi… Je ne vais pas m'enfermer dans mon appartement, j'ai une vie à vivre… Je ne prétends pas être mieux que les autres, je juge aussi... C'est humain… Mais cela m'a porté à réfléchir.
Pourquoi à la moindre contrariété des gens s'en prennent à d'autres en critique pensant changer le monde? Sont-ils s'y parfaits eux-mêmes? S'ils se regardaient un peu le nombril, en creusant un peu plus, retourneraient-ils leur jugement vers eux-mêmes ? Parce que le jugement que l'on porte sur les autres retrouve des racines profondes en nous que l'on ne veut pas s'admettre. Bien entendu, la critique de l'autre est bien plus facile que de se regarder dans son propre miroir. Évidemment, il est douloureux de se voir dans l'autre parfois… Pour une bonne et simple raison : en jugeant la transitude et l'homosexualité, Luc et Jean s’épargnent-ils cette question si terrifiante et honteuse : suis-je moi-même transgenre ou homosexuel, mais je ne peux pas me le permettre, j'ai trop peur du regard des autres ? Bien entendu, je ne le sais pas et ça ne me regarde pas.
Admettre que les autres puissent s'affirmer différemment de la norme sociale est la meilleur façon de faire une vraie rencontre avec soi-même…
N'oubliez pas
Ce qui nous dérange chez les autres en dit long sur nous
Tous ces gens sont placés là, sur notre route, pour nous apprendre quelque chose que nous refusons de voir en nous.
à bientôt.
